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BIOGRAPHIE DE ROBERT JAULIN
S'engager dans le monde en ethnologue Après plusieurs séjours d'étude au Tchad entre 1954 et 1959 parmi les populations Sara, il publia en 1967 La Mort Sara, essai dans lequel il décrit les rites d'initiation par lesquels il était lui-même passé. Ce refus d'un travail ethnologique dans lequel le chercheur ne s'impliquerait pas le mit d'emblée à part dans le monde scientifique. Contre l'ethnocide Ses nombreux séjours chez les Bari, des Amérindiens vivant à la frontière du Venezuela et de la Colombie, déterminèrent son engagement contre la politique et la pratique de l'« ethnocide » - la négation et l'extermination, par le système occidental, de toute autre culture, notamment dite « primitive » -, qu'il dénonça à travers des ouvrages qui sont aussi des manifestes : La Paix blanche (1970) et La Décivilisation (1974). Pour Jaulin, « toute civilisation est alliance avec l'univers », mais la civilisation blanche, animée par un féroce esprit de conquête, s'est révélée une entreprise de mort ne cherchant qu'à « dominer la nature » et les "communautés vraies" ; d'où le concept de « décivilisation » : « La civilisation occidentale, en choisissant de détruire toutes les cultures minoritaires qui pouvaient la menacer, a par là même choisi d'abattre toutes les valeurs face auxquelles elle aurait pu se poser ou s'imposer » ; elle en est « réduite à regarder dans un miroir les vestiges de son passé ». Aussi l'ethnologue plaida-t-il pour une « indianité blanche, application hypothétique d'une logique humaine du compatible » avec l'univers, avec les autres cultures. Jaulin a également publié Gens du soi, gens de l'autre (1972), Les Chemins du vide (1977), Mon Thibaud (1980), Le Cœur des choses (1984), Géomancie et islam (1991). Lire LA FORET ET LES INDIENS |
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