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Le mercredi 14 mai 2008 - Revue de presse
Cette revue des médias est une accumulation d’extraits d’articles, sur des sujets divers liés à la problématique générale de la préservation de la biodiversité. Il nous a semblé intéressant de partager avec vous ces informations afin que chacun puisse se forger une culture générale quant à ces préoccupations mondiales. N’hésitez pas à nous soumettre des résumés d’articles lus, en respectant les présentations ci-dessous et en indiquant les sources, au mail suivant : contact@zero-deforestation.org. Amazonie et climat [...] La majeure partie des rapports sur le climat concluent que la forêt dense de l'Amazonie va devenir de plus en plus sèche à mesure que les températures augmenteront. Le dépérissement de forêts dû à la sécheresse fait penser que l'on est là aussi près du point de non retour, à partir duquel les forêts cesseront d'absorber le carbone et, au contraire, en ajouteront dans l'atmosphère du globe. Environ 1,6 milliards de tonnes ont été libérés dans l'atmosphère en 2005 par les forêts denses et 2,2 milliards de tonnes en 2010, ce qui a réduit à néant dix années d'activité de "puits de carbone", a souligné Will Steffen. l'article complet : Vers un point de non-retour pour le réchauffement de la planète Source:Reuters, date: 03/2012 Zéro-Déforestation dans Ushuaïa magazine Une étude récente démontre que les croyances spirituelles contribuent à la préservation de la biodiversité Une étude récente publiée dans le numéro de septembre 2010 du Journal of Latin American Geography suggère que les croyances culturelles indigènes, telles que le chamanisme, contribuent à la préservation des forêts tropicales et de leur biodiversité. [...] L’équipe a parcouru une région de plus de 40 000 km2 au sud du Guyana pour recenser les zones de chasse et les zones spirituellement importantes et étudier le parcours des populations d’animaux sauvages. Leur analyse montre que les chasseurs évitent systématiquement les sites sacrés qui constituent de ce fait des refuges potentiels d’animaux. Ils ont constaté que plus de 99 % des chasses avaient lieu à plus de 500 mètres de sites spirituellement importants. Selon les témoignages recueillis auprès des chamanes, un système de régulation permet de contrôler ‘qui va à la chasse, pourquoi il y va, combien de temps il suit les proscriptions et comment cela influe sur son alimentation et ses pratiques de chasse’, a expliqué l’un des co-auteurs, José Fragoso, biologiste à l’université de Stanford (Californie).[...] lire l'article complet sur le site de Survival Source:Survival, date: 3/12/2010 A Cancun, les peuples autochtones craignent un accord sur les forêts sans eux CANCUN (AFP) - Ils connaissent parfaitement la forêt, savent comment la préserver et souffrent directement de la déforestation: au coeur d'un des grands dossiers en négociation à la conférence climat de Cancun, les peuples autochtones craignent pourtant de ne pas être entendus. Le mécanisme REDD + (Réduction des émissions dues à la Déforestation et à la Dégradation des forêts), est présenté comme l'un des rares "fruits mûrs" qui pourrait faire l'objet d'une décision lors de ces négociations qui rassemblent plus de 190 pays. Il consiste à amener les pays qui abritent de précieuses forêts tropicales, comme le Brésil, l'Indonésie ou les pays du bassin du Congo, à éviter de les couper et à les protéger, en leur versant des compensations financières. Un sujet central quand on sait que les émissions de gaz à effet de serre liées à la déforestation représentent jusqu'à 20% du total. Mais seules 9% des forêts du monde sont la propriété légale des populations autochtones. Cela pourrait signifier qu'au nom de la protection des forêts, on leur impose des choix contraires à leurs intérêts vitaux: monoculture dans le cadre du reboisement, se voir interdire de chasser dans des zones protégées, ou dans des cas extrêmes, êtres expulsés de leurs terres ancestrales. Les négociations sur REDD+ ne devaient débuter que ce vendredi, soit cinq jours après l'ouverture de la conférence de l'Onu, et il ne restait qu'une poignée de jours pour les boucler. Un choix délibéré de nombreuses délégations pour éviter d'ouvrir la boîte de Pandore alors que le dossier était quasiment finalisé lors du dernier grand-rendez vous climat de Copenhague, il y a un an. "On a plus de risque que de bénéfice à essayer de l'améliorer", explique un négociateur européen. En revanche, chaque matin, se réunit une assemblée de représentants de peuples autochtones, principalement d'Amérique latine, mais aussi d'Asie et d'Afrique, pour organiser le meilleur lobbying possible. Ils militent auprès des délégations de leurs pays, mais aussi de l'Union européenne, pour que REDD+ contienne une "clause de sauvegarde" qui impose "le consentement libre, préalable, et informé" des communautés autochtones à la mise en oeuvre de mesures pour lutter contre la déforestation. Ils demandent que soit intégrée aussi au texte la déclaration de l'Onu sur les droits des peuples autochtones, adoptée en 1997. Et, pour l'heure, c'est la méfiance qui règne, même si le texte actuellement en négociation évoque "la participation" des populations autochtones dans le processus REDD+. "Ils ne nous permettent pas de participer directement à la négociation, où il n'y a que des délégations des gouvernements, et ils le font à huis clos", explique Onel Masardule, chef de la communauté kuna du Panama. "Ce que nous voyons, c'est qu'ils ne veulent pas accepter la Déclaration (de l'Onu) parce qu'elle implique de prendre des engagements auprès de nos communautés, les consulter et les informer de toutes les initiatives au lieu de simplement les leur imposer", ajoute-t-il. Leur principal allié est la Bolivie, qui a demandé à muscler la clause de sauvegarde sur les populations autochtones. Mais pour Jérôme Frignet, spécialiste des questions forêts à Greenpeace France, même adoptée, le respect d'une telle clause de sauvegarde reste une question ouverte. "Elle n'offrira jamais de garantie dans le type de texte", relativement général, qui pourrait être adopté à Cancun, estime-t-il. Les représentants des populations autochtones en sont conscients. "Il faut dormir avec un oeil fermé et l'autre ouvert, parce que l'anaconda, le jaguar, l'esprit malin est toujours à l'affût", assure l'Equatorien, Juan Carlos Jintiach. Source : AFP, le 07/12/2010 Les forêts communautaires, meilleures pour augmenter les stocks de carbone forestiers Les forêts gérées par les peuples indigènes sont mieux préservées et capturent davantage de carbone que les autres. Une étude, réalisée conjointement par l’ONG mexicaine Consejo Civil Mexicano de Silvicultura Sostenible (CCMSS) et par l’ONG américaine Rights and Resources Initiative, a comparé le mode de gestion communautaire avec différentes approches (reforestation, création d’aires protégées, plantations) sur une période de dix ans et a constaté que la gestion par les communautés locales était la meilleure solution pour protéger les forêts et préserver la biodiversité. Toutefois précise le site Terra Daily, il est indispensable qu'elle soit accompagnée de politiques précises et que les droits des indigènes sur les terres soient clairement établis pour être efficace. « Cette étude prouve que la gestion communautaire des forêts est devenu un outil de conservation efficace, tout en permettant de réduire la pauvreté », se félicite Sergio Madrid, le président du CCMSS. Au Mexique, 70 % des forêts du pays sont gérées par des peuples indigènes. Source : goodplanet.info le 07/12/2010 2 articles au sujet de la conférence de Nagoya : Biodiversité à Nagoya, un accord vraiment historique ? Vous le savez peut être, la dixième Convention sur la Diversité Biologique (CDB – COP 10) (l’équivalent de la conférence sur le climat de Copenhague COP 15, mais pour la biodiversité) s’est terminée la semaine dernière. De nombreux responsables politiques et médias ont affirmé qu’il s’agissait là d’avancées historiques. Mais rien n’est moins sûr car il reste encore beaucoup d’incertitudes et l’accord obtenu n’est pas contraignant… Comment, dans ces conditions, affirmer qu’il est historique ? N’est-ce pas là un moyen de combler le manque après Copenhague ? lire l'article : Biodiversité à Nagoya, un accord vraiment historique ? Nagoya et la marchandisation de la biodiversité L’année de la biodiversité se clôt sur un accord mi-chèvre michou qui résume bien le rapport entre les États, les peuples et la Nature. La conférence de Nagoya, dite COP 10 ou Conférence des parties de la Convention sur la diversité Biologique (CDB), a réuni 15 000 participants de 193 pays, du 18 au 29 octobre dernier. Organisée à l’initiative de l’ONU, elle a élaboré une feuille de route non contraignante, à partir d’un plan stratégique visant à réduire le rythme de la disparition des espèces, à définir de vagues engagements financiers d’ici 2012 et surtout à adopter un protocole sur l’Accès et le Partage des Avantages (APA) tiré de l’exploitation des ressources génétiques. Non seulement les États-Unis (comme pour le protocole de Kyoto) sont absents des signataires mais, comme le notent des experts, ce compromis néglige les plus faibles, c’est à dire les peuples indigènes qui ne bénéficieront pas de la rétroactivité en matière de réparation des dégâts dus à la biopiraterie des multinationales. lire la tribune de Noël Mamère : Nagoya et la marchandisation de la biodiversité le 06/12/2010 21 septembre 2009. Journée internationale contre la monoculture d’arbres Très interessant bulletin de la WRM. La Journée internationale contre la monoculture d’arbres est une bonne occasion pour mettre à nu les mensonges que l’on raconte au sujet des prétendues bontés des plantations industrielles d’arbres. Loin d’être nés spontanément, ces mensonges sont l’aboutissement d’un long processus pendant lequel des personnes et des institutions liées au secteur des plantations commerciales ont inventé des arguments pour convaincre le grand public, les gouvernements et les institutions des avantages de la plantation massive d’arbres.... lire le bulletin de la WRM Source : WRM, le 20/09/2009 La course au pétrole tue en Amazonie péruvienne Des affrontements entre des Indiens amazoniens et les forces armées ont fait une trentaine de morts et de nombreux blessés vendredi 5 juin dans le nord du Pérou. Les Indiens, qui bloquaient la route transamazonienne, ont retenu des policiers en otage. Les forces de l'ordre ont tiré sur les manifestants, utilisant même pour cela, selon certaines sources, des hélicoptères. Ces affrontements sont l'aboutissement d'un conflit opposant les Indiens de la forêt au gouvernement Alan García à propos de l'exploitation des richesses pétrolières. D'immenses réserves ont été découvertes ces dernières années dans la région. Un « miracle » selon le président García qui multiplie les initiatives favorables à leur exploitation par les entreprises étrangères, dont la Perenco, groupe franco-britannique. Avec des conséquences tragiques pour des communautés de chasseurs-cueilleurs qui tirent leurs ressources de la forêt et des cours d'eau. [...] Ce qui se passe au Pérou est une illustration dramatique d'un problème devenu crucial dans l'ensemble de l'Amérique latine : l'exploitation du sous-sol et la dévastation de l'environnement au détriment des populations autochtones et de la biodiversité. Au Brésil, au Chili, en Colombie, au Guatemala… des groupes indiens s'opposent à des entreprises d'exploitation des ressources pétrolières, minières ou forestières. En Equateur, des communautés amazoniennes ont intenté un procès « historique » à la Texaco qui a provoqué un véritable désastre écologique dans une vaste région. On n'avait jamais vu des communautés amazoniennes intenter un procès à une grande multinationale et encore moins des tribunaux se montrer sensibles à leurs arguments (une décision finale est attendue prochainement). lire l'article complet sur le site de RUE 89 : La course au pétrole tue en Amazonie péruvienne A écouter : l'émission Là-bas si j'y suis du 11 juin 2009 dont la première demi-heure est consacrée à cette lutte : écouter l'émission le 11 juin 2009 Les forêts mondiales sont-elles bien protégées ? 2010 ou l’heure du bilan pour les grandes conventions internationales sur l’environnement. L’échéance approche pour la célèbre Convention sur la Diversité Biologique (CDB) qui s’était donné pour objectif de protéger « au moins 10 % de chaque type de forêts » existant sur la planète et freiner le déclin de la biodiversité. Alors qu’en est-il aujourd’hui ? Cet objectif est-il atteint ? Afin de dresser un état des lieux, une équipe de recherche internationale a analysé le statut de protection des forêts à l’échelle globale. Publiés cette semaine dans la revue Biological Conservation (1), les résultats montrent, qu’au total, 7,7 % des forêts mondiales sont protégées. Cette proportion s’élève à 13,5 % en considérant l’ensemble des espaces gérés à des fins de conservation (2). Mais ce chiffre cache d’importantes disparités selon les types de forêts, par exemple : seulement 3,2 % des forêts inondées de la zone tempérée sont sous protection, 10,3 % des forêts tropicales humides et 28 % des forêts tempérées d’arbres à feuilles caduques. lire l'article complet sur univers nature: Les forêts mondiales sont-elles bien protégées ? Source : www.univers-nature.com le 30-05-2009 Forum des Nations Unies sur les forêts LE FORUM DISCUTE DE LA PLACE DES GRANDS GROUPES, EN PARTICULIER LES AUTOCHTONES ET LES ONG, DANS L’ÉLABORATION ET LA MISE EN ŒUVRE DES POLITIQUES LIÉES À LA GESTION DURABLE DES FORÊTS Le Forum des Nations Unies sur les forêts (FNUF) a poursuivi, ce matin, le débat général de sa huitième session, lequel a été marqué par de nombreux commentaires liés au rôle des populations autochtones et des organisations non gouvernementales (ONG) dans la gestion durable des forêts. L’accent a également été mis sur l’importance d’intégrer les efforts de lutte contre les changements climatiques aux politiques d’exploitation forestière. D’une manière générale, les grands groupes* se sont accordés sur le fait que la participation effective des populations autochtones à la gestion durable des forêts ne pourra être assurée qu’en garantissant leur accès équitable à la propriété foncière. Ils ont ainsi souligné l’importance qu’il y a à mettre en œuvre la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones ainsi que la Convention 169 de l’Organisation internationale du Travail (OIT). Le représentant du groupe des autochtones a notamment engagé le Forum à donner l’exemple, en réaffirmant l’importance du savoir traditionnel en matière de gestion forestière. « Nous sommes gravement préoccupés par les activités non durables qui détruisent nos ressources et dont nous ressentons les effets d’une manière disproportionnée », a notamment dit ce représentant, qui a également déploré le fait que les forêts soient uniquement examinées sous l’angle du carbone.... pour lire le texte : Forum des Nations Unies sur les forêts Source : ONU Lutte contre la déforestation (REDD) Implications économiques d'un financement par le marché Idées pour le débat N°20/2008. Iddri, 2008. 14 p. À la veille de la 14e Conférence des Parties à Poznan en décembre 2008, ce texte discute le mécanisme REDD (Réduction des émissions de la déforestation et de la dégradation) en cours de négociation. Alors que le rôle du marché est un élément central de ces négociations, l’auteur explicite les termes du débat afin de mieux appréhender les enjeux des décisions à venir. Sont plus particulièrement analysées dans ce texte trois implications économiques fortes d’un mécanisme de marché :
Lire l'article complet de Romain Pirard (version pdf) Source : l'IDDRI Belem : Les Indiens appellent à la solidarité mondiale pour sauver l'Amazonie Au Forum social mondial de Belem, les Indiens des neuf pays amazoniens ont appelé mercredi à forger une alliance mondiale pour mettre fin au pillage de la forêt amazonienne et pour protéger leur mode de vie. Le premier jour des débats du Forum social mondial, qui compte une participation record de 2.000 indigènes, a été entièrement consacré à cette région “ stratégique du point de vue géo-politique pour le monde ”, selon les organisateurs du FSM. Un rituel en hommage à la “ Terre-mère ” sur le campus de l'Université fédérale du Para (Ufpa), situé sur les bords du fleuve Guama, a donné le coup d'envoi aux débats. “ Donnons-nous la main pour célébrer la vie dans un autre monde possible ”, a prêché un Equatorien, tandis qu'il aspergeait le public d'eau, “ l'une des principales richesses de la région ”. Un des objectifs des débats de mercredi est d'amplifier le dialogue entre les peuples originaires de la région (indigènes et afro-descendants notamment) qui exigent le respect de leurs territoires, de leurs langues, de leurs cultures et de leur spiritualité pour atteindre le “ bien-vivre ”. “ Ce bien-vivre signifie moins de marchandises, moins de consommation, moins de pollution et la création d'Etats pluriethniques ”, a déclaré le Péruvien Miguel Palacin, de la Coordination des organisations indigènes (Caoi). Les indigènes revendiquent entre autres des systèmes de santé et d'enseignement différenciés. “ Cela signifie également pouvoir choisir le modèle de développement que nous souhaitons ”, a-t-il ajouté, en affirmant: “ Les multinationales entrent dans nos territoires, avec la connivence de nos gouvernements et parfois l'appui des paramilitaires, et déplacent nos populations ”. “ Nous faisons appel à la solidarité mondiale pour mettre fin au pillage ” de l'Amazonie qui va vers la destruction, a-t-il lancé. La plus grande forêt tropicale de la planète s'étend sur 5,5 millions de kilomètres carrés, dont 60% au Brésil, et est partagée entre neuf pays (Bolivie, Brésil, Colombie, Equateur, Guyana, Pérou, Surinam, Venezuela et Guyane française). Dans la seule Amazonie brésilienne vivent 25 millions de personnes. Mais cette forêt, qui abrite le plus grand réservoir de biodiversité au monde et joue un rôle essentiel dans l'équilibre climatique de la planète, a déjà perdu 17% de sa surface originelle, sous la pression de la puissante agro-industrie (culture du soja, élevage) et de l'exploitation forestière illégale. Selon le scientifique brésilien Adalberto Verissimo, si les déboisements atteignent 30% de l'Amazonie, “ on entrera dans un processus irréversible et les conséquences seront catastrophiques pour la vie sur la planète Terre ”, a-t-il dit, en appelant à “ prendre d'urgence des mesures pour contenir la déforestation ”. L'organisation écologique Greenpeace a aussi appelé “ à stopper la déforestation d'ici à 2015 et à soutenir le Fonds pour l'Amazonie ” lancé l'an dernier par le Brésil. “ Dans l'Etat du Mato Grosso (centre-ouest), les déboisements sont entièrement dus à la création de pâturages pour l'élevage bovin ”, a assuré Rebecca Lerer, de Greenpeace. Les écologistes critiquent aussi les grands projets de centrale hydro-électrique de plusieurs milliers de mégawatts en Amazonie, et préconisent le développement de petites centrales ainsi que des projets solaires et éoliens plus respectueux de l'environnement et des habitants. Lire la news sur le site de l'Icra Source ICRA , le 30/01/2009 Le climat à Poznan a du mal à passer Le climat à Poznan a du mal à passer. Il semble bien qu’il n’y aura aucun résultats spectaculaires ni d’annonces à la sortie de la 14ème réunion de la Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC) sur le climat de Poznan. [...]A l’heure du bilan, les ONG environnementales tirent quant à elles « des conclusions amères quant à la capacité de la communauté internationale à s’organiser pour réduire la déforestation. Pour FNE, le système REDD, dont la mise en œuvre pourrait potentiellement éviter l’émission de 500 à 900 tonnes de CO² par hectare dans l’atmosphère à terme, est loin d’être abouti. » Les ONG attendaient « beaucoup de l’évolution des discussions à Poznan concernant les enjeux forestiers. La majorité des discussions en Pologne ont porté sur les modalités de fonctionnement des fonds d’adaptation destinés aux pays en voie de développement pour la mise en œuvre de leur stratégie de réduction des émissions de gaz à effet de serre ainsi que sur les systèmes de compensation. » [...]Pour Grégory Jean, chargé de mission Forêt internationale et représentant FNE à Poznan : « réduire les émissions de GES sans prendre en considération la participation des acteurs locaux n’est tout simplement pas faisable et réduit la crédibilité du système REDD à néant ». D’autre part, excepté l’Indonésie et l’Equateur, les parties n’ont pas suffisamment insisté sur l’intégration de la biodiversité dans les modalités d’application du mécanisme. Le mécanisme ne doit pas devenir le moyen involontaire de promouvoir les conversions de forêts primaires en plantations à grande échelle. Pas de financement par les voies du marché : Concernant le mode de financement du système REDD, la commission européenne a exprimé à nouveau en Pologne le refus d’intégrer des crédits forêts au marché du carbone à court terme. FNE soutient cette position dans la mesure où l’arrivée d’un important volume de crédits sur le marché aurait pour effet la déstabilisation certaine de ce dernier. De plus, le mécanisme a besoin d’un certain nombre d’assurances avant d’être abandonné aux forces du marché. [...]A Poznan, nous sommes au milieu du gué. Selon Grégory Jean, « il est impératif que, sur la route de Copenhague, un plan d’action REDD qui prenne en compte les exigences supplémentaire en terme de gouvernance, de droit des peuples autochtones et de protection de la biodiversité soit arrêté. » Sandra BESSON Lire l'Article complet : http://www.actualites-news-environnement.com/19179-climat-poznan.html Source http://www.actualites-news-environnement.com le 12.12.2008 La forêt, une ressource pour ses populations et contre le réchauffement POZNAN (Pologne) - La protection des forêts, un moyen efficace de sauver le climat, devra être inscrite dans le futur accord des Nations Unies contre le réchauffement. Reste à inventer les mécanismes adaptés et s'assurer de leur respect. Vivement débattue, la réduction des émissions provenant de la déforestation et de la dégradation des forêts (REDD) constitue l'un des rares points susceptibles d'enregistrer une percée à Poznan, où la conférence sur le climat des Nations unies prépare la négociation du futur traité qui devra être conclu fin 2009 à Copenhague. Les émissions de gaz à effet de serre (GES) dues à la déforestation comptent pour 20% du total, un trésor de guerre dont la communauté internationale ne saurait se passer à l'heure où les scientifiques recommandent de diviser par deux au moins les GES d'ici 2050 (par rapport à leur niveau pré-industriel) pour endiguer l'envolée du thermomètre global. "On ne peut plus s'en passer ni se payer le luxe de se planter", résume Benoît Faracco de la Fondation française Nicolas Hulot pour la nature et l'homme. "En substance, il faut donner aux populations rurales davantage d'argent que ce que l'industrie leur proposerait pour couper leurs forêts et faire du soja ou de l'huile de palme", comme au Brésil ou en Indonésie. L'invention du programme REDD (Reduced Emissions from Deforestation and Degradation) est aussi la meilleure façon d'associer les pays en développement au nouvel accord et leur permettre de contribuer à la lutte contre le changement climatique, soulignent les experts. Pourtant, si tout le monde est d'accord pour l'intégrer dans le futur traité, chacun insiste sur la nécessité de garde-fous. "Inclure la REDD conduira à un accord beaucoup plus ambitieux, à condition qu'elle soit efficace et équitable", souligne Frances Seymour du CIFOR, le Centre international de recherches sur les forêts. Il faut garantir la transparence du mécanisme, les mesures de vérification et de contrôle - "Quand on a payé: les arbres sont-ils bien toujours au sol" - et s'assurer que l'argent va bien aux communautés concernées. "Il faudra fixer clairement les règles avant d'arrêter les objectifs", a reconnu un négociateur européen avant l'ouverture des discussions. "Le principal écueil à éviter, juge Benoît Faracco, est que le mécanisme de REDD ne soit prétexte à faire de la compensation pour se soustraire à de réels efforts de réduction des émissions". Au même titre que les indulgences du Moyen-Age payées à l'Eglise dispensaient de toute vertu... Au total dans le monde, les forêts stockent 400 milliards de tonnes de carbone dans les sols et l'y garder s'avère peu coûteux: "La REED est la moins chère des activités de réduction des GES et la plus rentable", remarque Arild Angelsen, universitaire norvégien et expert du CIFOR. Une étude réalisée pour la Commission européenne estime de 15 à 20 milliards d'euros le coût d'une réduction de moitié de la déforestation mondiale d'ici 2020, soit -- grossièrement -- 5 à 10 euros la tonne de CO2 évitée, contre 40 euros environ pour une tonne de CO2 émise par une centrale au charbon, selon la présentation faite au G8 l'été dernier au Japon. Mais le stockage du carbone est loin d'être le seul service rendu à l'humanité par les forêts, fait valoir Bruno Locatelli, spécialiste des ressources forestières au CIFOR. "La forêt agit sur le cycle de l'eau, la biodiversité, elle est souvent l'unique ressource des communautés et régule même les maladies grâce aux parasites qu'elle abrite", énumère-t-il en rappelant que "même un changement mineur" de climat peut accroître sa vulnérabilité. Source : AFP le 09.12.2008 Les forêts anciennes ne doivent plus être ignorées dans les bilans carbone Une étude internationale à laquelle a participé une équipe du LSCE (CNRS-CEA-UVSQ) révèle que les bilans carbone de la planète doivent prendre en compte les forêts anciennes qui accumulent de grandes quantités de carbone au fil des siècles. Or, les forêts anciennes n'avaient pas été incluses dans le protocole de Kyoto. Ces résultats sont publiés le 11 septembre 2008 dans la revue Nature. Dans le cycle du carbone, les forêts contribuent à ralentir l'augmentation du CO2 atmosphérique en absorbant cet élément, modérant ainsi le changement climatique. Précisément, elles utilisent le CO2 pour synthétiser les molécules organiques stockées dans les arbres, puis dans la matière organique des sols et des feuilles mortes qui se décompose lentement. La capacité des forêts à fixer du CO2 dépend du bilan entre prélèvements associés à la photosynthèse et émissions liées à la respiration végétale. A la fin des années 1960, le chercheur américain Eugène Odum a émis l'hypothèse d'un équilibre entre prélèvements et émissions pour les vieilles forêts, âgées de plus de 150 ans, et donc de leur neutralité pour le bilan du carbone. Bien que peu étayée par des observations, cette hypothèse fut acceptée par la grande majorité des écologistes comme des “non-écologistes”. Aussi, les vieilles forêts furent-elles ignorées par le protocole de Kyoto. Une équipe internationale comprenant des chercheurs du Laboratoire des sciences du climat et de l'environnement (LSCE) a compilé une nouvelle base de données, à partir des mesures effectuées par les réseaux d'observatoires « CarboEurope » et « AmeriFlux », dans le but d'une évaluation précise de l'hypothèse d'Odum. « Les forêts anciennes peuvent continuer à accumuler du carbone, contrairement à l'hypothèse d'Odum qui prédit un équilibre, explique Philippe Ciais, directeur adjoint du LSCE, l'un des auteurs de l'étude. Plus de 30 % de la surface totale des forêts est constituée de forêts primaires non gérées par l'homme, la moitié étant dans des régions tempérées de l'hémisphère Nord. La base de données établie pour cette étude révèle que ces forêts anciennes séquestrent entre 0,8 et 1,8 milliard de tonnes de carbone par an, et que 15 % de la surface forestière totale jusqu'alors ignorée dans les bilans du carbone est responsable d'au moins 10% de la séquestration totale du carbone. » Les forêts anciennes accumulent donc de grandes quantités de carbone au fil des siècles, qui pourront cependant être libérées en cas de perturbation accidentelle (feux, insectes, maladies, tempêtes, sécheresses extrêmes...). Conclusion, les bilans carbone doivent prendre en compte ces vieilles forêts. Lire le communiqué sur le site du CNRS Source : CNRS, 10.09.2008 Les Indiens occupent plusieurs bases pétrolières en Amazonie péruvienne Armés de lances et le visage peint, plusieurs centaines d'Indiens d'Amazonie occupaient, mardi 12 août, une importante centrale hydroélectrique de la région de Bagua, au nord-est du Pérou, privant les villages alentour d'électricité pour la deuxième journée d'affilée. Dans la région voisine de Loreto, d'autres tribus ont pénétré de manière plus pacifique sur une base pétrolière, tandis que, dans la partie amazonienne de la région de Cusco (sud), un autre groupe empêchait l'exploitation du gisement gazier de Camisea, un des plus importants du Pérou. Selon l'Association interethnique pour le développement de la forêt péruvienne (Aidesep), près de 14 000 Indiens de diverses ethnies, venant de 1 350 communautés d'Amazonie, se sont joints au mouvement de protestation contre le gouvernement, commencé le 9 août, lors de la Journée mondiale des peuples indigènes. Habituées à vivre dans des coins reculés de la jungle, des familles entières ont rejoint différents lieux stratégiques de l'Amazonie péruvienne afin d'exiger le retrait immédiat de 38 décrets-lois promulgués pour "faciliter l'investissement privé sur les terres communales". Selon l'Aidesep, ces décrets "fragilisent les territoires indiens d'Amazonie". Le décret-loi 1073 menace l'autonomie des peuples indigènes et le concept de propriété collective sur lesquels repose leur culture, en cherchant à privatiser leur territoire... lire l'Article complet sur lemonde.fr Voir la vidéo Source lemonde.fr le 19.08.2008 L'Amazonie à la merci de projets gaziers et pétroliers La forêt amazonienne transpercée de derricks, de gazoducs et d'oléoducs... Vision surréaliste ? Pas si sûr. Selon une étude américaine publiée, mercredi 13 août, dans la revue en ligne PLoS ONE, l'ouest de l'Amazonie - une des dernières forêts tropicales intactes - est désormais une cible de choix pour les exploitants gaziers et pétroliers. Et une manne pour les pays qui leur délivrent des concessions. Les auteurs de cet article, qui travaillent pour deux ONG américaines (Save America's Forests et Land Is Life) et à Duke University (Durham, Caroline du Nord), ont recensé 180 zones de prospection et d'exploitation, qui ne recouvrent pas moins de 688 000 km2, répartis sur cinq pays : la Bolivie, le Brésil, la Colombie, l'Equateur et le Pérou. C'est dans ces deux derniers pays que le phénomène est le plus marqué, puisque leurs régions amazoniennes sont aux deux tiers concernées. Les chercheurs soulignent que les sites où la biodiversité est la plus riche en terme d'oiseaux, de mammifères ou d'amphibiens correspondent parfaitement à ces zones. Ils craignent que le passage de la phase de prospection à celle d'exploitation, en ouvrant des routes, ne s'accompagne d'une grave déforestation, d'une fragilisation des écosystèmes et d'une chasse trop importante. Sans oublier que cela bafouerait les droits à la terre des populations indigènes, dont plusieurs ont fait le choix d'être coupées du reste du monde. Source lemonde.fr le 15/8/2008 Equateur: fuite d'au moins de 10.000 gallons de résidu de brut Au moins 10.000 gallons (37 854 litres) de résidus de pétrole ont été renversés dans un cours d'eau dans la province équatorienne de Sucumbios aux confins de la Colombie, a rapporté mercredi la TV locale Ecuavisa. L'accident s'est produit lorsqu'un pétrolier qui, parti du complexe industriel de Shushufindi à Quito, s'est renversé, a rapporté Ecuavisa. Le pétrole, qui s'est répandu sur une zone de 800 m2, a contaminé les eaux et le sol du secteur, a ajouté le reportage. Source : Xinhuanet 13/08/2008 Le boom de la population mettra les forêts du monde et leurs habitants en danger Avec la croissance continue de la population mondiale au cours des prochaines années, les forêts du monde et les peuples y habitant seront considérablement menacés, du fait de la hausse de la demande en nourriture, en carburant et en bois. La demande croissante en nourriture, en carburant et en bois alors que la population mondiale passera de six à neuf milliards d'individus mettra une pression sans précédent et non durable sur les forêts restantes du monde, d'après ce qu'ont indiqué deux nouveaux rapports publiés lundi. Les rapports publiés par le groupe américain Rights and Resources Initiative (RRI) indiquent que cette hausse potentiellement massive de la déforestation liée à la croissance de la population pourrait être un facteur supplémentaire de changement climatique et pourrait faire pression sur les peuples indigènes qui vivent dans les forêts, ce qui pourrait déclencher des conflits. « Nous sommes à la veille de la dernière grande appropriation mondiale des terres » a indiqué Andy White, co-auteur du rapport « Voir les Individus à travers les arbres » (« Seeing People Through the Trees »), l'un des deux rapports publiés lundi. « A moins que des mesures ne soient prises, les propriétaires traditionnels des forêts, et les forêts elles-mêmes, seront les grands perdants de l'opération. Cela signifiera plus de déforestation, plus de conflits, plus d'émissions de dioxyde de carbone, plus de changement climatique et moins de prospérité pour tout le monde » en corrélation avec la croissance de la population mondiale. Le groupe RRI est une coalition mondiale d'organisation non gouvernementales environnementales et de conservation, se concentrant tout particulièrement sur la protection et la gestion des forêts et sur les droits des peuples vivant dans les forêts. Le rapport d'Andy White indique qu'à moins que la productivité agricole n'augmente rapidement, il faudra cultiver une superficie supplémentaire de terres équivalent à douze fois la taille de l'Allemagne pour produire la quantité de produits nécessaires pour satisfaire la demande alimentaire et en biocarburants de la population mondiale d'ici 2030. Normalement, la totalité de cette nouvelle superficie agricole devrait être développée dans les pays en développement, et essentiellement sur des terres qui sont actuellement boisées. Le deuxième rapport, baptisé « De l'exclusion à la propriété » (« From Exclusion to Ownership ») indique que les gouvernements revendiquent toujours la propriété de la plupart des forêts dans les pays en développement, mais qu'ils ont fait très peu pour garantir les droits et le maintien des habitants des forêts. Le rapport ajoute que les individus dont les principales sources de revenus sont les forêts ont été les meilleurs gardiens des forêts et de leur biodiversité. Le groupe RRI indique que les gouvernements ont échoué à prévenir l'incursion industrielle sur les terres indigènes. Les rapports du groupe indiquent que la culture du soja et de la canne à sucre pour les biocarburants au Brésil devrait nécessiter plus de 128 millions d'hectares de terres d'ici 2020, par rapport aux 28 millions d'hectares actuellement. « Nous sommes confrontés à un déficit de la démocratie entraîné par des conflits violents et une violation des droits de l'homme » a déclaré l'avocat Ghanéen Kyeretwie Opoku, en commentant les rapports. « Nous devons répondre aux inégalités sous-jacentes en consultant et en permettant aux peuples vivant dans les forêts de prendre les décisions eux-mêmes en regard des actions de l'industrie et de la conservation » a-t-il ajouté. Lire l'article sur www.actualites-news-environnement.com Source A.N.E. le 15/07/2008 ÉQUATEUR - Un avenir post-pétrolier pour la région amazonienne ? Dial republie ce texte rédigé par le président du Front de défense de l'Amazonie (Frente de Defensa de la Amazonía) et paru dans le numéro 241 de la revue Brennpunkt Drëtt Welt (avril 2008). Le Front de défense de l'Amazonie se mobilise contre les dégâts causés depuis plusieurs décennies par la compagnie pétrolière Texaco. Texaco fut la première compagnie pétrolière à accéder à la région amazonienne de l'Équateur. L'entreprise états-unienne laissait délibérément s'échapper dans la nature une quantité de pétrole brut 30 fois supérieure à celle déversée lors de la catastrophe de l'Exxon Valdez en Alaska. Texaco fut la première compagnie pétrolière à accéder à la région amazonienne de l'Équateur. L'entreprise états-unienne laissait délibérément s'échapper dans la nature une quantité de pétrole brut 30 fois supérieure à celle déversée lors de la catastrophe de l'Exxon Valdez en Alaska. En 1964, Texaco accédait à la région amazonienne, obtenant une concession sur un million d'hectares de forêt vierge. Durant ces 28 ans d'activité dans la zone, 63,5 milliards de litres de pétrole ont été lâchés dans la nature et 180 milliards de m3 de gaz ont été brûlés à l'air libre dans la région nord de l'Amazonie équatorienne. Ces déchets toxiques sont à l'origine d'un risque important de cancer et d'autres problèmes de santé parmi les 30 000 habitants de la région affectée. Ils ont ruiné les terres et les cours d'eau de cet écosystème fragile et menacé la survie de cinq peuples indigènes (Sionas, Secoyas, Cofanes, Wuoranis et Kichwas). Texaco a construit un système d'environ 350 puits pétroliers et un vaste réseau d'oléoducs, lesquels - comme a dû l'admettre la compagnie - ont déversé près de 70 milliards de litres d'eaux toxiques directement dans la forêt. Ces eaux contenaient des produits chimiques des plus cancérigènes connus à ce jour. Sans mesures de nettoyage adéquates, ces produits perdureront dans l'environnement pendant des siècles. De plus, Texaco creusa près de 1000 fosses sur l'ensemble du territoire, qui ont servi à capter les déchets de l'extraction pétrolière. Certaines de ces fosses, communément appelées « piscines », existent depuis les années 1970 et continuent de polluer la nappe phréatique, le sol et l'air. Des échantillons de terre examinés ont montré des résultats alarmants : les concentrations de produits toxiques près de la station Benceno à Lago Agrio par exemple, dépassent 176 fois la norme environnementale équatorienne. Même chose pour les cours d'eau : à Shushufindi, on a décelé une concentration de produits toxiques 12 000 fois supérieure à la norme environnementale nationale. Par ailleurs, la pollution ne s'est pas arrêtée avec le retrait de Texaco en 1992. Les sociétés exploratrices qui ont repris l'activité de la compagnie américaine, dont Petroecuador, ont également repris ces techniques d'extraction. Cette pollution n'est bien sûr pas sans effet pour la santé des habitants de la région amazonienne. De nombreuses études médicales, publiées dans des revues internationales renommées, démontrent des taux extrêmement élevés de cancers et autres problèmes de santé liés au pétrole, comme les avortements involontaires ou les défauts génétiques. Le risque pour un enfant d'être atteint de la leucémie est trois fois plus élevé que dans le reste du pays. C'est pourquoi, depuis 1993, le Front de défense de l'Amazonie (Frente de Defensa de la Amazonía) soutient les 30 000 personnes affectées par la pollution dans un procès contre Texaco et dont le verdict devrait être prononcé dans le courant de cette année. Mais les provinces de Sucumbios et de Orellana ne sont pas seulement les plus polluées de l'Équateur, elles sont également parmi les plus pauvres du pays. Si l'on prend comme référence l'indice de pauvreté national qui est de 52,3%, il dépasse les 78% dans ces deux provinces. On peut donc se poser la question suivante : en quoi l'extraction pétrolière aurait-elle bénéficié à la population locale ? Depuis le premier semestre 2007, 97 millions de barils ont été produits. Si l'on multiplie ce chiffre par 30 dollars seulement le baril, on arrive à trois milliards de dollars. Pourquoi, dès lors, une telle pauvreté au milieu de toute cette pollution ? La politique du gouvernement actuel ne se différencie guère de celle des gouvernements précédents. Ils veulent exporter de plus en plus de pétrole et gagner de plus en plus d'argent, toujours aux frais de l'environnement et des populations de la région d'extraction. Quand les habitants de la commune de Dayuma ont demandé le respect de leurs droits et la construction des bâtiments d'utilité publique qu'on leur avait promis, le gouvernement a répondu par une militarisation, des emprisonnements et des sévices physiques et psychologiques. Dans cette situation, il n'y a plus de respect des droits humains ; on est simplement impuissant. Mais les réserves dans le nord de la zone amazonienne s'épuisent, nos provinces entreront donc bientôt dans l'ère post-pétrolière. Et que va-t-il se passer alors ? Que va-t-on faire de cette région affectée par la pollution et la pauvreté ? La réponse à ces questions doit venir du gouvernement central et des autorités locales, mais jusqu'ici, rien ne bouge. Il est indispensable d'envisager un plan intégral qui vise à restaurer la région, aussi bien du point de vue environnemental qu'économique, pour qu'on puisse vivre dans la dignité lorsque les puits cesseront d'extraire du brut. Il est indispensable de rechercher des alternatives plus respectueuses de l'environnement et plus cohérentes avec les besoins des gens. Il faudrait renégocier les contrats pétroliers pour avoir une part plus grande des bénéfices, une récupération efficace des déchets de l'extraction pour minimiser l'impact sur la nature et une stratégie post-pétrolière pour empêcher l'effondrement économique de nos régions. S'il n'y a pas de réponse à tous ces problèmes, il est impensable d'étendre cette catastrophe qu'est l'extraction pétrolière vers le centre et le sud de la région amazonienne, comme c'est actuellement prévu. Car on envisage d'entamer la plus grande réserve de pétrole du pays, située dans le parc national Yasuni, patrimoine environnemental et culturel du pays. Ermel Chávez Source Brennpunkt Drëtt Welt / alterinfos.org 1er juillet 2008 Pavan Sukhdev : "Il faut donner un prix à la biodiversité" Quand il ne dirige pas le département des marchés de la Deutsche Bank à Bombay (Inde), Pavan Sukhdev milite au Conservation Action Trust, une association de défense de l'environnement parmi les plus influentes en Inde. Cet économiste indien de 48 ans s'est mis en tête de convaincre les Etats de la fédération d'adopter une "comptabilité verte" pour guider des politiques de développement respectueuses de l'environnement. C'est certainement ce qui a fait la différence au moment de sélectionner le profil idéal pour diriger l'étude mondiale sur "l'économie des systèmes écologiques et de la biodiversité" commanditée par l'Union européenne. Après le rapport de Nicholas Stern en 2006, sur le coût du changement climatique, Pavan Sukhdev a été chargé d'éclairer la communauté internationale sur l'autre visage de la crise écologique. Son rapport final est attendu en 2010. Pourquoi est-il devenu urgent de donner un prix aux écosystèmes de la planète ? Il y a urgence parce que notre capital naturel disparaît à un rythme incompatible avec le développement durable. Notre bien-être, notre santé dépendent étroitement de la qualité des écosystèmes dont aujourd'hui nous jouissons le plus souvent gratuitement. Les premiers résultats de nos recherches montrent que si nous ne faisons rien pour corriger la tendance actuelle, 11 % des espaces naturels seront détruits d'ici à 2050 du fait de l'urbanisation ou de la conversion en terres agricoles. Il ne s'agit pas de mettre un frein au développement auquel aspirent de nombreux pays, mais nous devons avoir conscience des conséquences qu'entraînent certains choix. Le coût de la déforestation ne se limite pas aux pertes de recettes de l'exploitation forestière. En additionnant la disparition des ressources génétiques exploitées par la médecine, le rôle crucial que joue la forêt dans la régulation du climat, de la distribution d'eau, la prévention des inondations, de l'érosion... le coût se chiffre en centaines de milliards de dollars. Il faut donner un prix à la nature pour pouvoir la protéger. Quels services écologiques faut-il protéger en priorité ? Les forêts sans hésiter ! Leur préservation est vitale pour l'avenir de l'agriculture et donc pour nourrir l'humanité. Les forêts, je le répète, jouent un rôle majeur dans la régulation de l'eau disponible. Pour un paysan pauvre, la présence d'eau régulière pendant plusieurs mois dans l'année fait toute la différence, car il peut faire deux récoltes. C'est un mauvais calcul de penser qu'en coupant des arbres pour créer des champs, un pays va accroître ses capacités agricoles. Haïti a détruit sa forêt et, au bout de quelques années, 40 % de ses terres productives ont disparu laminées par l'alternance des épisodes de sécheresse et d'inondation. Le problème est qu'aucun décideur public ne connaît ce prix de la forêt. Nous voulons combler cette lacune. Est-il réaliste d'imaginer freiner l'"anthropisation" des espaces naturels ? L'objectif du développement, c'est l'élimination de la pauvreté, or les pauvres vivent en majorité à proximité des zones de forte concentration de la biodiversité. Pour la simple raison qu'ils en tirent leurs moyens de subsistance, ils y collectent leur nourriture, le combustible pour se chauffer et cuisiner leurs médicaments. Cette économie de la collecte est celle des pauvres, comme celle de l'agriculture de subsistance. Elle est directement menacée par la dégradation des ressources naturelles. La question majeure à laquelle doit répondre la communauté internationale est "qu'allons-nous faire des 1,5 milliard de pauvres qui vivent de ce lien étroit avec la nature". Il faut arrêter de rêver en imaginant que l'industrialisation est la solution. Les grands secteurs industriels - automobile, sidérurgie, technologie de l'information - fournissent tout au plus quelques millions d'emplois. Il nous faut inventer une nouvelle économie dans laquelle le capital naturel sera une valeur qu'il faut rémunérer. C'est ainsi que nous pouvons espérer améliorer le sort des plus démunis tout en sauvegardant la planète. Propos recueillis par Laurence Caramel Lire l'intégralité de l'article sur lemonde.fr Source : Lemonde.fr, article du 25/06/08 Une compagnie française mise en cause par les Indiens Au Pérou, Perenco, une compagnie française, est impliquée dans une bataille judiciaire qui l'oppose à une organisation indigène à propos d'un projet d'exploitation pétrolière dans des zones forestières habitées par des Indiens isolés d'Amazonie. Une audience se tiendra demain 30 mai. Cette compagnie est présente dans une partie de l'Amazonie péruvienne où vivent au moins deux groupes d'Indiens isolés. Cette zone est susceptible de receler l'un des plus importants gisements pétroliers découverts au Pérou depuis 30 ans et le président péruvien Alan Garcia a exprimé son souhait de voir l'économie nationale transformée par cette découverte. L'affaire a été menée devant les tribunaux par l'AIDESEP, l'organisation des Indiens d'Amazonie péruvienne, qui appelle le juge à interdire à Perenco et d'autres compagnies d'exploiter le pétrole dans cette région. Perenco a acquis le droit de mener des opérations au Pérou après avoir pris le contrôle, en début d'année, de la compagnie américaine Barrett Resources. Cette dernière s'était déjà attiré les foudres des Indiens après avoir rendu publique son intention de "communiquer" avec les groupes isolés à l'aide de mégaphones s'ils venaient à attaquer ses employés. N'étant pas immunisés contre les maladies importées de l'extérieur, les Indiens isolés sont particulièrement vulnérables à toute forme de contact, même bref, et il n'est pas rare qu'après un premier contact plus de 50% de la population disparaisse. Malgré ce danger et sans tenir compte de la législation internationale qui reconnaît les peuples indigènes comme les occupants légitimes de leur territoire, Perenco continue ses activités dans ces zones sensibles. Stephen Corry, directeur général de Survival International, a déclaré aujourd'hui : "La compagnie Perenco doit prendre conscience des conséquences catastrophiques de ses activités sur les Indiens isolés. Sa présence constitue une violation de la législation internationale concernant les peuples indigènes que le Pérou a ratifiée. Cette terre appartient aux Indiens. Elle doit se retirer immédiatement." Pour plus d'informations : Magali Rubino 00 33 (0)1 42 41 44 10 magali@survivalfrance.org Lire un autre article sur les indiens isolés (en anglais) Source survival France le 29.05.2008 Préserver la forêt: meilleure action contre le réchauffement climatique de SAN PEDRO SULA (Honduras)AFP Préserver les forêts est une politiques des plus efficaces et des moins coûteuses contre le réchauffement climatique, ont affirmé mercredi des experts en marge du sommet des chefs d'Etat d'Amérique centrale, à San Pedro Sula, au Honduras. "Les forêts contribuent à réduire la magnitude du changement climatique car elles emmagasinent les gaz à effet de serre. En plus, elles aident à la régulation du climat, fournissent de l'eau aux populations humaines et offrent des recours d'une grande valeur esthétique, culturelle et économique", a souligné Bryan Finnegan, chercheur de l'organisation de défense de l'environnement The Nature Conservancy (TNC). Le scientifique affirme qu'il est urgent de prendre des mesures fortes en Amérique centrale, notamment dans la surveillance des grandes forêts pour éviter le trafic de bois. "Il semble, dit-il, que le plus urgent soit d'agir dans les zones de climat tropical humide plus que dans les régions de climat tropical sec". La déforestation est responsable de près de 20% des émissions de gaz à effet de serre, contre 80% imputables à la combustion d'hydrocarbures, selon Lucio Pedroni, du Centre agronomique tropical d'investigation et de formation (CATIE). "Le problème des pays tropicaux c'est le déforestation; la meilleure solution pour eux pour lutter contre le réchauffement de la planète" c'est d'éviter la déforestation, poursuit Lucio Pedroni. "Il n'est pas possible d'éviter les effets (du réchauffement climatique) mais il est possible de les atténuer avec des mesures urgentes", a estimé le vice-secrétaire de la Convention cadre des Nations unies sur le changement climatique, Richard Kinley. Source AFP le 28.05.2008 Lire la suite de la revue |
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