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CHUBO TSIKAKAI ! En 2015, Zéro Déforestation ouvre un nouveau projet de revalorisation identitaire chez les Indiens Matses du Pérou, au sein de leur territoire communal (457.000 hectares) frontalier avec le Brésil, jouxtant l’immense territoire indigène « Vale do Javari » (8,5 millions d’hectares) dans lequel se trouve une douzaine de groupes non contactés, en isolement volontaire (Matis et Korubo). La Junta Nativa Matses nous a contacté en Avril 2014, via l’ONG Latitud Sur, pour mettre en place un programme touristique de trekking en forêt dans les environs de Buenas Lomas qui fut le site d’une mission évangélique du SIL, strictement autarcique pendant plus de 30 ans (de 1969 à 2002). Délaissés par les missionnaires, les 600 Indiens Matses de la mission se sont alors dispersés en plusieurs communautés livrées à elles-mêmes qui se trouvent aujourd’hui en grande difficulté économique et hautement vulnérables vis-à-vis des coupeurs de bois illégaux et des compagnies pétrolières. Les premiers voyages expérimentaux effectués cette année ont montré la très grande acceptabilité des populations concernées par ce programme de tourisme, ce qui n’était pas du tout assuré, vu leur histoire, leurs habitudes de repli sur elles-mêmes et leur isolement géographique. L’analyse socio-anthropologique nous indique une croissance démographique importante (enfants de moins de 12 ans), témoignage criant de l’arrêt de la contraception autrefois imposée par les soeurs. Tout aussi étonnant, la profusion d’artisanat d’excellente qualité, inconnu sur Iquitos, qui aujourd’hui ne trouve plus de débouché direct vers les Etats-Unis. On peut aussi constater la recrudescence du recours aux plantes médicinales, suite à la disparition de l’assistance médicale. Enfin, l’endoctrinement évangélique a fait des ravages au point de générer une incompatibilité identitaire : « Nous avons honte d’être Matses» ! La venue d’étrangers s’intéressant tout particulièrement aux traditions et à la parole des anciens (c’est-à-dire d’avant le premier contact de 1969) a déclenché des interrogations profondes chez nos hôtes. Avec la mise en place d’un tourisme solidaire communautaire, la vie traditionnelle renaît peu à peu, mais il faudra encore beaucoup d’efforts ! Au fil des discussions, quelle ne fut pas notre surprise de voir ressurgir un rêve enfoui au plus profond de certains d’entre eux : « Chubo Tsikakai », tel un cri d’espoir, « nous voulons reconstruire nos malocas » ! Elles redeviendraient le centre du village, là où les anciens enseigneraient aux plus jeunes l’usage des plantes médicinales, là où l’on apprendrait les danses et les chants traditionnels, là où les hommes renoueraient avec le Cuenden Quido (cérémonie du tabac soufflé dans les narines), là où l’on pourrait présenter notre artisanat et héberger les touristes ! Chaque maloca (35 mètres de haut, 100 de long) coûte 3000 € Avec 200 €, vous financez une semaine de travail pour 5 familles Novembre 2015, voici la première maloca matses péruvienne construite après 30 ans ! Merci à tous ceux qui ont soutenu cette première construction. Participez à cette initiative sur HelloAsso ! |
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